N° 11 - Le Sacré : une constante anthropologique ?
L’objection de croissance propose des outils de réflexion pour comprendre notre commune situation et pour s’opposer aux effets ravageurs de la sacro-sainte croissance, au plan écologique, social,
culturel et politique, mais elle permet aussi d’interroger ce qui ressemble fort à une crise anthropologique sans précédent. Ces temps d’inquiétudes sont propices aux marchands de certitudes. Au cœur des croyances de salut portées par les technosciences ou les religions du Livre, au sein des rêves de rédemption par la catastrophe, comme au creux des langueurs mélancoliques de la modernité finissante, s’interroger sur la présence ou sur l’absence du sacré aujourd’hui est l’objet de ce recueil. Il s’agit d’ouvrir un dialogue exigeant à partir d’affirmations assumées et insoumises à quelque bienséance sans relief ; il s’agit de lancer quelques sondes reliées à diverses interprétations
de l’idée de décroissance dans ses relations avec diverses interprétations de l’idée de sacré.
Sommaire
L’inversion moderne du sacré. Dominique Bourg
Si plus rien n’est sacré. Bertrand Méheust
La décroissance comme fait spirituel. Alain Gras
Le sacré du choix. Alice Canabate
Sacré sacré ! Mike Singleton
Le sacré sans sacrifice. Jean-Claude Besson-Girard
Le capitalisme : jusqu’à épuisement des stocks. Émilie Dazé
Sacrée économie ! Yves Abraham
De la survivance à l’accomplissement. Ruben Deniz Utrada
Assumer enfin l’hétéronomie ? François Gauthier
Pour un nouvel animisme. Serge Latouche
Écologie politique, métamorphose du sacré et justification. Bertrand Rolin
Sacré légal ou sacré frugal ? Stéphane Lavignotte
Quand le sacré chasse le mystère. Geneviève Decrop
Un sacré sans contenu. Jean-Luc Coudray
Conscience écologique musulmane. Driss Brice Bachiri
Observations freudiennes sur le sacré et la société industrielle. Laurent Hutinet
Voir Dieu au travail dans la nature, une lecture de
John Muir. Daniel Cérézuelle
Hors champ
L’innocence perdue de la productivité. Claus Peter Ortlieb
Chronique
De quelques signes avant-coureurs de la panne sèche de l’anthropocène. Agnès Sinaï